WENDY ★ No need to change me cause nothing's gonna save me.

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Wendy Presley
✚ Je préfère être malheureuse de temps en temps parce que je n’arrive pas à obtenir ce que je veux, qu’heureuse tout le temps parce que je n’ai envie de rien. ✚

PRÉNOM(S) ɕ Wendy
NOM ɕ Presley
AGE ; DATE ET LIEU DE NAISSANCE ɕ 26 ans, née un 14 mai à Tulsa
NATIONALITÉ ɕ américaine
GROUPE ɕ Folks
STATUT ɕ Very single

1. L'intégration n'est jamais une chose évidente. Encore moins lorsque la classe ciblée est la plus cruelle de toutes : des enfants. Wendy se souvient encore très distinctement de son premier jour d'école, un cauchemar sans fin. Chétive et petite pour une enfant de six ans, timide et effacée la jolie blonde subit les moqueries & railleries de ses camarades sans ne rien pouvoir y faire. Wendy passe ses premières semaines seule, murée dans le silence et impliquée dans son travail scolaire. Brillante, elle rafle toujours les meilleures notes mais reste perçue comme la fille muette de la classe. Rejetée et manquant bien trop de confiance en elle pour s'imposer comme la petite fille douce et amusante qu'elle est, Wendy essaye d'acheter les invitations aux goûtes d'anniversaire de ses camarades en se proposant spontanément de faire leurs devoirs. Après tout, n'est-ce pas sa seule distraction ? Il faut dire que les siens - qu'elle juge simplistes - ne lui prennent pas énormément de temps, et sa famille aimante est bien trop occupée à veiller à son bien être au sein de la demeure familiale pour s'occuper des affres de sa scolarité. Prête à tout pour se faire accepter, Wendy n'hésite pas à offrir son goûter et à accepter les humiliations (certes, enfantines mais néanmoins cruelles) des filles de sa classe afin d'avoir la chance de partager leur récréation. La douce et émotive petite blonde les admire, au fond, et espère parvenir à être aussi jolie & intéressante qu'elles. Ce suivisme aurait pu continuer longtemps si Wendy n'avait pas rencontré celle qui deviendra sa meilleure amie : Tinsley, une fillette délurée et un peu exclue, mais qui n'en a cure. « Tu sais, ma maman dit qu'il vaut mieux être seule que mal accompagnée. C'est une expression française, je crois. Et elle n'a pas tort. » Wendy leva les yeux de la feuille de calculs qu'elle était en train de résoudre pour une de ses camarades de classe pour fixer cette fillette décoiffée d'à peine huit ans, assise en tailleur devant la bibliothèque. Elle avait un air mutin, des cheveux terriblement emmêlés & des baskets élimées. C'est sur, elle n'était pas dans sa classe. Apparemment, elle était la Wendy de l'autre CE1. Great. Mais contrairement à elle, qui s'acharnait pour être acceptée, Tinsley ne semblait faire aucun effort et respirait la joie de vivre & une assurance inébranlable. A l'instant même où Wendy posa ses yeux clairs sur elle, elle sut qu'elle deviendrait sa meilleure amie et bien plus encore. Son modèle. Tinsley l'aida à prendre conscience qu'il fallait qu'elle soit elle même, peu importe que cela plaise... ou non. En tout cas, la vive petite fille aida le vilain petit canard à se métamorphoser en cygne, et à s'épanouir drôlement. Leur duo d'enfants était solide. Inébranlable, même. Mais... il n'était pas complet. Wendy & Tinsley avaient neuf ans lorsqu'elles rencontrèrent le troisième mousquetaire, Adrian, un garçon de l'école privée de la ville. Le genre toujours en uniforme un peu guindé. Dès les premiers instants où elle le vit dans le parc, elle ressentit un truc étrange. Un sentiment de bien être, doublé d'une gêne indéfinissable. Wendy l'aimait, avec sa tendresse innocente de gamine. Dès lors, ces trois là furent inséparables, bien que diamétralement différents : Adrian était le comique de la bande, drôle & immature. Tinsley était le leader, vive, spontanée, et marginale. Elle... elle était le petit génie, douce, patiente et sensible. Souvent en retrait, mais toujours à l'écoute. La Terre. Le Feu. Et l'Eau. Pourtant, Wendy était amoureuse d'Adrian et écrivait déjà des Mrs. Adrian un peu partout. Et rien n'a changé. Ses deux amis là, les meilleurs du monde, ont été d'un soutien inébranlable lors de la terrible épreuve qu'eut à subir Wendy, l'année de ses dix ans

2. Wendy rentrait tout juste de l'école et n'avait pas senti l'odeur des muffins à la cannelle qui embaumait pourtant la cuisine chaque jeudi. La maison semblait étrangement silencieuse. Callista Presley n'était pas là, et ça n'était pas normal. « Maman ? Mamaaaaan ? Je suis rentrée ! » Pas de réponse. Wendy avait froncé ses sourcils avant de monter quatre à quatre les escaliers de leur maison de Tulsa, s'apprêtant à trouver sa mère. Il n'en fut rien. Toute trace d'elle avait disparue. Il ne manquait pas grand chose pourtant. Les produits de beauté, quelques vêtements (mais le minimum) et la photo de famille qui siégeait dans ce joli cadre en argent sur la commode. A la place de la photo, une enveloppe rose pâle. Wendy se souvient encore de son coeur qui battait la chamade et menaçait de poindre à ses lèvres et des larmes qui perlaient à ses yeux bleus sans qu'elle ne puisse rien y faire. Wendy ne savait pas ce qui arrivait, mais elle ressentait que c'était grave. Sans attendre le retour de son père du travail, elle déchira fébrilement l'enveloppe et lut ces quelques mots. Même aujourd'hui, seize ans plus tard, elle saurait les réciter, par coeur, tant ils sont imprimés dans sa chair : "Je suis désolée, je ne peux plus. Je vous aime, mais l'amour n'est pas suffisant. N'essayez pas de me retrouver, et tâchez d'être heureux." Elle était partie, et ne reviendrait pas. Une telle déchirure pour une enfant est une plaie béante qui ne se referme jamais. On n'en guérit pas, on fait semblant. Wendy l'a longtemps détestée, avant de comprendre que la haine était un sentiment nocif. Pour les autres, mais pour soi même également. Elle lui en veut toujours énormément, mais parvient à la comprendre, avec le recul. Et surtout la lecture du journal intime qu'elle tenait. Wendy l'a dévoré d'une traite à ses quatorze ans, quand elle s'est estimée prête. Elle ne l'a jamais montré à son père, ça l'aurait tué. Callista venait d'une famille très aisée, qui n'avait jamais accepté son union avec Ralph Presley, un simple instituteur quasiment fauché. Ils lui avaient coupé les vivres et refusaient de la voir. A l'aube de sa vie, comblée de bonheur, elle le vivait très bien. Elle s'épanouissait à rester à la maison afin de voir grandir sa fille unique, loin de sa famille castratrice. Et puis... la trentaine est arrivée, et avec elle la remise en question. Son train de vie lui manquait, et parfois, elle s'en voulait d'être aussi matérialiste et superficielle, mais c'était vrai : sa vie n'était pas complète. Bouquet final : il est arrivé. Tray Grobman, indécemment riche, incroyablement beau. Il n'avait pas la tendresse de Ralph et son air attendrissant de grand niais. Non, mais il possédait des costumes bien coupés, et la promesse d'une vie de Princesse. La vie à laquelle elle était promise avant de tout quitter pour cet homme banal, dont elle était néanmoins éperdument amoureuse. Callista se mit à penser à sa vie de femme mariée comme une transition, une jolie expérience avant de reprendre la place qui lui était dûe. Voir Tray en secret ne lui suffisait plus. Il ne cessait de la flatter sur son physique aristocratique, ses traits fins, sa beauté énigmatique. La même qu'elle transmit à Wendy. C'est vrai qu'elle était incroyablement belle. Ralph le lui répétait tous les jours... Mais ça n'avait plus la même saveur. Tray la considérait presque comme un objet de collection, quelque chose de rare et d'estimable et ça lui plaisait, bien qu'elle avait honte d'apprécier être considérée comme un artefact. Alors un jour, elle a pris son courage à deux mains, et s'est enfuie avec lui. Le journal ne dit bien évidemment rien de plus, mais Wendy se plaît à imaginer que sa mère a fui pour au final se retrouver enfermée dans une cage dorée. Sa vie doit être bien morne et Wendy sait, au fond d'elle, qu'elle doit regretter ce bien mauvais calcul. Une mauvaise décision peut ruiner la vie des gens autour de soi. Dommage collatéral dit-on. En tout cas, celle de Ralph fut piétinée. Le soir même, à la lecture de la lettre, il sortit une bouteille de whisky, puis une deuxième. Il but jusqu'à en être ivre mort. Mort, ça oui, il aurait aimé l'être. L'alcool brûlait son corps comme la douleur sourde d'avoir perdu la femme de sa vie consumait tout son être. Il était même incapable de s'occuper de Wendy, son rayon de soleil. Quand il se réveilla dans un état lamentable deux jours plus tard, il se rendit compte que la petite fille l'avait recouvert d'une couette, là, à même le sol de la cuisine. Il eut tellement honte qu'il eut envie d'en finir avec la vie, véritablement. Wendy ne méritait pas un père aussi nul que lui. Tandis que la fillette était à l'école, il prit sa voiture et décida de provoquer sa mort. Il ne pouvait pas vivre sans elle. Il était vide et traîner sa carcasse lui semblait insurmontable. C'est ainsi que Ralph Presley se jeta dans un fossé avec toute la violence et le désespoir d'un homme abîmé par la vie. Malheureusement, il ne parvint qu'à se clouer dans un fauteuil roulant pour le restant de sa vie et à éprouver dès lors une honte acide pour l'homme faible qu'il est devenu. Comment avait-il pu penser au suicide alors qu'il avait une petite fille merveilleuse à élever ? Comment pouvait-il la laisser le prendre en charge a à peine dix ans, maintenant qu'il était infirme ? Dès lors, la douce Wendy sut qu'elle devait avoir la maturité et la force d'une femme adulte. Et un optimisme d'enfant inébranlable. Son père était tout pour elle. Ils sont unis comme jamais & rien ni personne ne pourra les séparer. Wendy n'imagine pas sa vie sans lui à ses côtés et le materne presque comme une maman. Ralph, lui, a sombré dans une dépression abyssale de laquelle il ne parvient pas à sortir. Il est malade. Physiquement, certes & mentalement. C'est ce jour là que la petite fille a rangé au placard ses passions pour estimer vouloir devenir médecin. Mieux, neurochirurgienne. Elle réparerait son Papa, elle se le promettait.

3. Dans cette lourde épreuve, le soutien de Tinsley & d'Adrian fut inestimable et ses sentiments pour le garçon se développèrent encore bien davantage, tout comme son admiration sans bornes pour Tinsley, capable de dormir chez elles des jours et des jours entiers, sans ne rien demander en échange. Seize ans plus tard, ses sentiments n'ont malheureusement pas changés, même malgré la distance. Le collège prit la place de l'école primaire et l'adolescence celle de l'enfance. Là encore, les premiers émois bouleversèrent tout sur le passage : Wendy rêvait d'embrasser Adrian, Tinsley d'avoir un véritable petit copain prête à supporter la tornade qu'elle était et Adrian, lui... et bien, il rêvait de faire l'amour, comme tous les garçons de son âge. En tout cas, il ne se privait jamais de raconter avec moults exagérations toutes les filles qu'il avait déjà embrassées, bien qu'en réalité le nombre exact oscillait entre zéro et - 2. Ils grandirent, finalement, toujours ensemble et rien ne semblait changer. Ils étaient trois meilleurs amis, du moins avant que les hormones ne viennent tout chambouler... La nouvelle lui a fait l'effet d'un coup de poignard. Là encore, le souvenir est encore vif et aussi douloureux, même après huit ans. Wendy se souvient encore de ce texto surexcité de Tinsley, pour le moins succint : "Wendy, devine quoi ? J'ai ENFIN un petit-ami sérieux ! Et le meilleur qui soit en plus, je suis sûre qu'il sera capable de me supporter plus de deux semaines celui-là. Hâte de tout te raconter, love." Ce fut autour d'un café que Tinsley lâcha la bombe : elle sortait avec Adrian. « ... c'est fou n'est-ce pas ? Enfin j'veux dire, je n'avais jamais Ô grand jamais imaginé l'hypothèse qu'un jour je ferais quoi que ce soit avec Adri. C'est un peu notre frère, tu vois ? Non, je retire, c'est dégueu. Mais tu me comprends. Ca s'est fait à la soirée chez James, je crois que je lui ai un peu sauté dessus mais il n'a pas résisté plus que ça... Du coup, on n'aura plus à se battre pour savoir qui est sa meilleure amie : la place te revient de droit, je prends celle de petite amie. Bordel, Wendy, tu ne trouves pas que ça sonne juste hyperbien aux oreilles ? Je crois que je pourrais le répéter inlassablement... Et, t'es sûre que ça va ? Tu n'as encore même pas laisser exploser ta joie ! » « Je suis contente pour toi, Tins. Pour vous. » marmonna Wendy dans un soupir à peine audible. Premier mensonge. Ah-ah. Quelle ironie du sort. Bien sûr, Tinsley ne savait rien des sentiments qu'elle éprouvait pour Adrian, bien qu'elle le dévorait des yeux environ 346 fois par jour. Mais mine de rien, ça ressemblait à une sacré trahison. Et ça sonnait le glas de leur trio. Gentille et prévenante, comme son habitude, Wendy décida de souffrir en silence et afficha un sourire de circonstance, pour se réjouir du sort de sa meilleure amie, son pilier. Contrairement à ses prédictions, leur trio n'était pas mort, loin de là. Adrian continuait à la considérer comme sa meilleure amie, sauf que dorénavant, il partageait même les détails les plus intimes de sa relations avec Tins', lui donnant envie de rendre son déjeuner.

4. Voilà. Sa meilleure amie et l'homme de sa vie étaient en couple et c'était le scénario le plus atroce du monde. Wendy se sentait coupable de continuer à désirer aussi ardemment Adrian et elle sut qu'elle devait s'éloigner. A rester trop près d'eux, l'amour qu'elle lui portait se transformait en incendie dévastateur et ravageait tout son sur passage. La jalousie corrodait son caractère doux et Wendy parvenait même à jalouser sa meilleure amie et à souhaiter sa rupture. Ce qui ne lui ressemblait pas du tout. Malgré les supplication des deux mousquetaires qui souhaitaient que Wendy prenne des cours par correspondance, elle décida de quitter Tulsa pour Denver. Et là-bas, lorsqu'un camarade d'amphi plutôt banal mais mignon s'intéressa à elle (c'était la première fois qu'un homme lui faisait vraiment des avances et la petite blonde ne savait que très peu comment agir), Wendy y vit un signe du Destin. Peut être le moment idéal de vivre sa vie, au lieu de contempler, envieuse, celle de ses meilleurs amis. Elliot était parfait, vraiment. Il était inventif, romantique, doux, attentionné, délicat. Il semblait la considérer comme une petite chose fragile et de valeur à manipuler avec soin et pour la première fois de toute sa vie, Wendy se sentait enfin désirée. C'était une sensation incroyable, grisante. Ils étaient complémentaires et recherchaient tous deux la stabilité et le confort d'une relation simple et tout simplement jolie. Wendy avait dix neuf ans, mais le jeune homme était son premier petit ami sérieux : elle avait passé son adolescence à attendre vainement un signe d'Adrian. Elle était sans doute un peu maladroite, mais Elliot était patient et compréhensif. Il ne la brusquait jamais. C'est leur de leur deux mois de relation que tout prit l'eau. Le garçon avait mis les petits plats dans les grands pour lui offrir un repas romantique et une nuit qui semblait s'annoncer parfaite... et torride. Wendy était fin prête à s'offrir à Elliot, même si dans ses rêves de gamine fleur bleue & idéaliste, c'était à Adrian qu'incombait cette tâche. « Je t'aime, Wendy. Vraiment. » avoua Elliot d'une voix suave, ses yeux dévorant dans les siens, tandis que ses lèvres déposèrent un baiser sur son épaule dénudée. Alors qu'il allait lentement faire glisser sa robe jusqu'au sol, Wendy recula d'un pas, soudain grave. Elle ne pouvait pas faire ça. Elle ne pouvait pas continuer à lui mentir, et à se mentir à elle même. Elliot méritait une petite amie idéale, non pas une fille qui tâchait d'en oublier un autre entre ses bras. Dans le film parfait de son existence, Wendy lui avouait à son tour qu'elle l'aimait et perdait sa virginité entre ses bras dans un moment émouvant et poétique dont elle se souviendrait toute sa vie avec nostalgie. Malheureusement, son existence n'avait rien d'une comédie sentimentale et malgré sa gorge nouée, la petite blonde prit son courage à deux mains afin de se confesser. « Je... je ne peux pas continuer comme ça, Elliot. Je ne te mérite pas. J'aimerais te donner ce que tu souhaites, te combler comme tu me combles, mais la vérité c'est que je ne peux pas. Il faut que j'arrête de te mentir et de me mentir à moi même. J'ai beau essayer de toutes mes forces, je ne t'aime pas comme je l'aime lui. Et je ne veux pas être ce genre de fille. Je suis tellement désolée... j'aurais voulu que ça marche, j'aurais voulu l'oublier. Mais ça ne fonctionne pas. » Wendy se mordait furieusement la lèvre inférieure, maudissant sa stupidité, son coeur idiot et son cerveau tout aussi bête. En attendant la sentence de son petit ami. Ou plutôt... ex petit ami. Elliot ne répondit rien. Il n'en eut pas besoin, elle avait très bien vu son visage se décomposer. Il se contenta simplement de lui ouvrir la porte d'entrée lui intimant donc de sortir. Wendy le regarda une dernière fois, les yeux embués de larmes qui n'allaient pas tarder à submerger son visage de poupée, et prit la porte, une boule douloureuse à l'estomac. Peut être venait-elle de laisser filer sa seule chance d'être un jour véritablement heureuse avec quelqu'un. Simplement parce qu'elle était trop intègre et honnête pour mentir et trop fleur-bleue pour cesser d'aimer un homme qui la considérait au mieux comme sa petite soeur. Elliot refusa malgré tous ses efforts de lui adresser de nouveau la parole et retourna à Seattle dès la fin du semestre, sans un mot pour elle. Ce n'était pas un amour tendre et rassurant, enveloppant comme du coton qui pourrait aider Wendy à oublier Adrian et ces sentiments enfantins qui persistaient envers et contre tous. C'était le feu dévorant de la passion, le danger et un amour si fort qu'il en devenait nocif. Le genre que la jolie blonde timorée fuyait comme la peste alors que lui seul pouvait délivrer son coeur meurtri des chaînes qui l'entravaient...

5. Il était trois heures quinze lorsque le portable de Wendy se mit à sonner. Elle avait pour habitude de l'éteindre la nuit, mais ce soir-là, une impulsion bizarre l'avait forcé à ne pas le faire. C'est la voix tremblante qu'elle décrocha, d'un « Allô ? » peu assuré. On ne lui téléphonerait pas aussi tard pour une bonne nouvelle n'est-ce pas ? Wendy sentait son coeur battre à tout rompre dans sa poitrine, tellement fort qu'il lui faisait mal. C'était comme s'il se trouvait au bord de ses lèvres mais qu'elle ne pouvait pas déglutir pour lui faire reprendre sa place initiale, au creux de sa poitrine. « Mademoiselle Presley ? Je suis désolé de vous contacter aussi tard, je suis le Dr Northman. C'est à propos de votre père, il est -- ». Tremblant de tout son corps, Wendy laissa tomber le combiné sur le lit, ne pouvant en supporter davantage. De là, elle n'entendait plus le Docteur lui expliquer avec douceur que son père s'était tiré une balle dans la tête et qu'un voisin alerté par la déflagration avait donné l'alerte. Elle était sonnée. Groggy. Elle se sentait comme dans un putain de rêve. Où tout semble irréel, déformé même. Wendy finit par s'extirper de ses draps, chancelante. Sans savoir ni quoi faire, ni où aller. Ni qui prévenir. Ca ne pouvait pas être vrai, putain. Elle n'aurait jamais dû le laisser. Jamais. Jamais. Jamais. Ralph avait déjà tenté de mettre fin à ses jours et la dépression flottait au-dessus de sa tête, plus pernicieuse qu'une épée de Damoclès. Mais naïvement, Wendy pensait qu'il allait mieux. Qu'elle pouvait s'éloigner quelques temps et vivre sa vie. Elle s'en voulait terriblement : elle n'aurait jamais dû quitter Tulsa. Ses pas mal assurés la conduirent jusqu'à chez Milo. Sans se poser davantage de question. Wendy n'enfila même pas une tenue correcte et quiconque la croisa put aisément la prendre pour une folle : en nuisette, en plein milieu de la nuit, l'air cruellement absent. Ils n'avaient pas tort, elle était à deux doigts de sombrer. « Wendy ? » marmonna le garçon encore ensommeillé tandis qu'elle se glissait entre ses draps, à ses côtés. C'est alors qu'elle le serra très fort dans ses bras, avec toute la force du désespoir, comme si elle craignait qu'il ne disparaisse à son contact. C'est seulement là, tandis que Milo lui caressait lentement les cheveux qu'elle put laisser couler toutes les larmes qu'elle avait retenu. Elle n'aurait su dire combien d'heures elle se laissa aller avant de tomber épuisée de fatigue. Milo comprit et ne posa aucune question. Wendy aurait été bien incapable d'y répondre tant sa gorge était nouée. C'est ça qu'elle appréciait chez lui : il la comprenait d'un regard. Peut-être parce qu'elle était plutôt transparente comme fille et peu compliquée à cerner. Mais elle aimait à penser que s'il lisait aisément en elle, elle en faisait de même. Ils étaient connectés et c'en était presque stupéfiant. Le brun était sans conteste son seul et unique repère à Denver et Wendy s'était accrochée à lui bien trop vite et trop fort, comme à son habitude. Elle était incapable de ne pas se donner entièrement. Paradoxalement, il était le seul ici. La jolie blonde n'était pas connue pour sa sociabilité débordante : elle était solaire, mais pas téméraire. Wendy ne venait pas aisément vers les autres parce qu'elle craignait qu'ils ne la trouvent pas assez intéressante pour eux. Avec Milo, c'était différent. A ses côtés, elle n'avait pas besoin de prétendre : elle se sentait elle-même et radicalement en confiance. Comme jamais. Personne ne comprenait leur association hasardeuse et beaucoup s'amusaient à railler ce qui les liait. Pour Wendy, toujours très fleur bleue, il était son âme soeur. Bien sûr que c'était platonique : leur fusion se montrait nettement au-dessus de ça. Peut-être n'avaient-ils jamais franchi cette frontière tacite, peut-être ne connaissait-elle rien de sa peau ou de ses lèvres mais elle savait tout du reste. Ses envies, ses désirs, ses aspirations. Son moteur dans la vie, ce qui le poussait à aller de l'avant ou au contraire le retenait en arrière. Ses espoirs et ses craintes. Contrairement à elle, Milo ne se confiait pas beaucoup mais Wendy avait appris à lire entre les lignes et à déchiffrer son regard insondable. Elle ressentait pour lui une admiration sans borne et une tendresse sans égale. Il la faisait se sentir plus forte. Plus épanouie. Et elle aimait croire qu'elle lui apportait quelque chose de positif également même si elle ne saurait dire quoi. Une certaine stabilité, sans doute. Peut-être que leur duo était incongru, mais il était sincère et solide et c'est tout ce qui lui suffisait. Du moins, c'est ce qu'elle croyait. Avant. La déchirure qui venait de crever sa poitrine ébranlait toutes ses convictions, même les plus profondes. Cette sensation atroce qui la faisait suffoquer alors qu'elle pensait à son père, Wendy ne voulait plus jamais la ressentir. Jamais. S'attacher autant aux autres, c'était nocif. On finissait par en crever en même temps qu'eux. Elle n'était pas assez forte pour subir de plein fouet une nouvelle fois cette détresse innommable. Il lui fallait se séparer des gens qu'elle aimait et qui l'aimait pour ne pas souffrir de nouveau. Elle allait commencer maintenant. Bien sûr, revenir à Tulsa signifier retrouver ses deux meilleurs amis et risquer de les perdre eux-aussi. Mais c'était différent. Ensemble, ils étaient plus ouverts aux autres. Wendy et Milo s'étaient volontairement enfermés dans un cocon qui n'appartenait qu'à eux et la jolie blonde ne supporterait pas de le voir voler en éclats. Elle ne pourrait pas survivre à une nouvelle déconvenue de son genre et la simple idée que son ami (même si ce terme était bien en-deça de la réalité) n'était pas éternel lui étreignait violemment la poitrine. Elle devait se protéger. Reprendre son existence sans risque et redevenir la jeune fille calme et transparente qu'elle avait toujours été. Celle que personne ne remarquait. Celle à qui personne ne s'intéressait jamais. Les yeux rivés sur la silhouette endormie de Milo, Wendy déposa un baiser léger comme une plume à sa tempe avant de dégager son front d'une de ses mèches brunes. « Je suis désolée. » murmura-t-elle contre son visage avant de s'extirper de la chaleur rassurante de son corps contre le sien pour retrouver l'obscurité et la froideur de l'extérieur. Le reste est plutôt flou. Wendy fourra mécaniquement quelques affaires dans sa valise minable et s'engouffra dans le premier bus pour Tulsa. Puis, ce fut l'enterrement, l'apothéose de l'horreur. Et dès lors, son corps abandonna toute conscience pour se transformer en un automate régi pour survivre, simplement...

6. Wendy était rentrée à Tulsa et plus rien n'avait de sens. Ni cette maison désespérément vide de la présence de son père et encore moins cette mère qui réapparaissait de nulle part, avec son nouveau mari pour prendre soin d'elle. C'était sa faute et ses sourires compatissants n'y changeraient rien. Wendy ne ressentait même pas de haine pour elle. A vrai dire, elle ne ressentait rien. Simplement, rien. Elle se sentait morte. Vidée. Comme si son père avait arraché un morceau de coeur de sa poitrine pour le garder en souvenir. Et c'était foutrement douloureux. Il paraît que les épreuves qui ne nous tuaient pas nous rendaient plus fort. Qu'en est-il de celles qui nous assassinent à moitié ? Qui nous laissent presque mort sur le bord de la route, avec une plaie béante à la place du coeur ? Wendy avait l'impression que la plaie était arrosée à l'acide, afin qu'elle ne cicatrice jamais. L'on pouvait tout tenter, la plaie continuait de creuser sa route à travers sa chair, de la façon la plus douloureuse qui soit. Et cette souffrance sourde, personne ne pouvait la comprendre. Personne. La culpabilité était sans doute le sentiment le plus nocif de la terre et il la détruisait. Wendy regrettait. Si elle n'était pas partie, peut-être aurait-elle pu empêcher ce massacre. Continuer à prendre soin de son papa, comme elle le faisait depuis toujours... A la place, elle avait souhaité étudier la médecine. Pour lui. Pour un jour, être capable de le voir marcher de nouveau et le sortir de ce fauteuil dans lequel il croupissait. En désirant le sauver, Wendy l'avait simplement poussé à commettre l'irréparable en le laissant seul tandis qu'elle partageait ses journées avec Milo. Le pire, c'était voir sa mère jouer la veuve éplorée dans toute la ville. Son hypocrisie la tuait et la jolie blonde - pourtant pas mesquine - espérait que la culpabilité la rongeait encore bien plus violemment qu'elle. Dans cette situation, Wendy se sentait étrangère dans sa propre maison. Elle passait ses nuits chez Tinsley et rien de leur relation passée avait disparu. La situation entre les trois mousquetaires aurait d'ailleurs pu suivre son cours, si il n'y avait pas eu cette nuit déstabilisante au possible, il y a de ça deux semaines seulement. Le trio était rassemblé dans la grande maison bourgeoise d'Adrian et l'alcool coulait à flots au fur et à mesure de jeux à boire idiots, en passant par un action ou vérité de plus en plus osé. Wendy ne buvait pas. Ou alors très peu. Néanmoins, depuis que son corps entier n'était qu'une plaie béante... boire l'aider à oublier pour quelques heures et à la plonger dans ne sorte d'extase cotonneuse pendant laquelle elle n'était plus une pauvre gamine orpheline, amoureuse d'une illusion et qui venait de quitter une vie qui l'épanouissait bien davantage pour retrouver le chaos de son existence. Elle était simplement un corps engourdi, sans identité propre. Sans souvenirs. Sans problèmes. A la question de Tinsley « Hm, chéri, c'est quoi ton fantasme ? Le vrai, le ultracaché que tu ne m'aurais jamais déclaré sans l'influence de l'alcool ? » Wendy jeta un regard amusé à sa meilleure amie, dont le sourire mutin n'annonçait jamais rien de bon. Elle était déjà terriblement émêchée (il ne lui fallait qu'un verre) et les questions tordues de sa meilleure amie parvenaient à la divertir et à l'arracher à la morosité ambiante qu'était devenue sa vie. Adrian sembla hésitant. Il se gratta la tête, avant de passer sa main derrière sa nuque. « Adri, ne sois pas timide, on est entre nous » l'encouragea Wendy, accompagné d'un sourire doux & bienveillant. « Ok, vous l'aurez voulu. Voir deux filles s'allumer un peu, avant de les rejoindre. » Tinsley éclata de rire avant d'avaler le reste de sa vodka d'une traite. « Perv... » Elle n'eut pas le temps de finir sa phrase que Wendy, mue par une force étrange (ou bien par le pouvoir désinhibant de l'alcool et la conviction que rien ne pouvait être plus désastreux que sa vie à ce stade) l'embrassa à pleine bouche. Jamais la jeune femme timorée et fleur bleue qu'elle était aurait imaginé faire une telle chose mais en réalisant le fantasme de l'homme dont elle était folle amoureuse, elle voyait là le seul moyen de lui appartenir d'une façon ou d'une autre. Un raisonnement bien trop tordu pour la jeune femme raisonnable qu'elle était en règle générale. Mais Wendy n'était plus en mesure de réfléchir. Elle désirait simplement qu'Adrian s'empare de ses lèvres, la serre entre ses bras et ne la laisse plus jamais partir. Qu'il réalise enfin qu'elle était faite pour lui. Elle et pas Tinsley. Être aussi entreprenante ne ressemble pas du tout à Wendy, vraiment pas. Mais aucun de ses actes depuis son retour ne lui ressemblait. Elle avait évolué et personne ne parvenait à le voir. Aux côtés de Milo, elle s'était enfin transformé en papillon, loin de l'influence de ses deux meilleurs amis et surtout, loin de l'ascendance néfaste qu'Adrian possédait sur elle sans même le savoir. Auprès de lui, Wendy s'était montrée moins timide et timorée, peut-être plus assurée. Pas de beaucoup bien sûr, mais un peu. Le retour à Tulsa, c'était le retour à la case départ : la mort de son père avait assassiné le papillon en vol et croiser de nouveau les yeux sombres d'Adrian la faisait régresser au stade de la pré-adolescente maniérée et incapable de discernement face à lui. Dépendante à la moindre de ses réactions ou au plus infime geste esquissé envers elle. Alors même que les lèvres de Wendy goûtaient celles de sa meilleure amie avec la fougue de ceux qui ont conscience de tenter le tout pour le tout, elle sentit le souffle chaud d'Adrian contre sa nuque avant qu'il ne la dégage de sa crinière blonde. Le coeur au bord des lèvres, elle ne comprit pas spécialement ce qui se passait autour d'elle mais se laissa porter par l'euphorie de ce simple contact et sa tête engourdie à cause de tout l'alcool ingurgité. Celle qui imaginait sa première nuit d'amour comme quelque chose de magique, avec des bougies ET de la musique romantique devait bien s'avouer que ce n'était pas ça. La délicate Wendy avait été métamorphosée par l'alcool en une allumeuse et il faut bien dire qu'Adrian oublia qu'il avait en face de lui sa meilleure amie, connue pour son expérience proche du zéro. Cela fait dorénavant deux semaines que la soirée la plus étrange et dérangeante de toute sa vie s'est produite et Wendy n'y voit aucun changement notoire : elle est toujours aussi affreusement dépendante d'Adrian et le fait d'avoir couché avec lui (bien que cela fut davantage brutal et glauque que doux et romantique, comme dans ses rêves de gamine) n'y a rien changé, bien au contraire. Pire encore, Adrian la considère toujours comme son amie la plus fidèle ou une petite soeur mignonne. Peut être louche-t-il de temps à autres sur sa poitrine qu'il semble découvrir, mais rien de bien encourageant. Quant à Tinsley... elle se montre affreusement distante avec elle. Wendy regrette, bien évidemment. Elle espérait simplement que Tins & Adri se rendent compte que leur idylle n'était qu'une aventure post adolescente et qu'Adrian l'aimait, elle. Espoir ridicule. Au final, il est fidèle à lui même et Tinsley... distante au possible. La jeune femme s'éloigne d'elle et Wendy ne comprend pas ce comportement qui la blesse. Oh bien sûr, elle aimerait s'excuser de cette soirée qui a mal tourné, mais il lui est impossible de l'évoquer sans rougir. Ou même d'y penser sans devenir écarlate. La jolie blonde ne comprend pas comment une simple soirée entre amis a pu sombrer à ce point et surtout... à son initiative, ravivant en elle des souvenirs douloureux : ceux d'un amour de gamine non-réciproque. Wendy aimerait simplement aimer quelqu'un qui l'aime en retour et se libérer du reste, au lieu d'être vainement suspendue au moindre souffle de son meilleur ami. Elle n'est pas stupide et une partie d'elle sait qu'il n'est pas pour elle et qu'ils ne se conviendraient pas. Simplement, ses névroses ne voient pas les choses de la même façon et la poussent à s'accrocher à cet espoir puéril quitte à passer à côté de toute forme de bonheur.

Sky Shields a écrit:

Ah ben j'avais jamais vu quelqu'un prendre un avatar qu'il aime pas. Moi justement j'arrive à jouer Leighton car j'ai arrêter GG quand c'est devenu pourri (désolé pour les fans) donc je me sens inspirée par elle car je la trouve sublime surtout quand elle est en mode irl avec sa frange et quand elle chante Et Dianna, je l’aime à cause d'un magnifique rp avec Siloé où on avait fait des personnages de ouf, mais sinon glee et quinn c'est pas mon truc non plus.

Milo Buckley a écrit:

toi même.

Etta Visconti a écrit:

D'accord ! Du coup à cause de toi jsuis retournée sur Southampton toute à l'heure !