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 hit the road jack. (LEON)

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Joan Gilliam

Joan Gilliam


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♘ PSEUDONYME : Chloé.
♘ CRÉDITS : hexactic
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EYE OF THE TIGER.
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MessageSujet: hit the road jack. (LEON)   hit the road jack. (LEON) EmptyLun 11 Juin - 21:12

« Tu veux un peu plus de purée, Joan ? » dit-elle, la casserole entre les mains, accompagnée constamment par son sourire forcé, voulant cacher sa gêne, dès qu'elle me prononce un mot. Moi, je me contente de hausser les épaules, comme si ma mère ne valait pas la peine que je m'efforce à éclaircir ma gorge pour lui répondre. Elle me remet une petite cuillère dans mon assiette, même s'il reste la totalité de mon repas dans cet contenant depuis le début du repas. Cleo, quant à elle, a fini son assiette depuis longtemps, et rassure ma mère sur la réussite de la nourriture qu'elle nous a concocté. Quelle hypocrite, me dis-je intérieurement, avant de me rappeler que ma sœur, elle, aime véritablement notre mère. D'ailleurs, la blonde me regarde avec insistance, et ces yeux me délivrent un message que je comprends immédiatement, mais je préfère feindre l'ignorance et l'incompréhension : ouais, ses yeux me crient de faire des efforts, parce que sinon notre marché ne marchera pas. (si je venais avec elle manger à midi avec Maman, elle m'accompagnerait voir Papa en prison. Et j'ai eu beau tout tenter pour la convaincre, cette fois-ci elle semblait déterminée à m'exaspérer.)

Non, je n'ai pas faim. Alors je recule mon assiette loin de moi pour montrer que j'ai fini -même si je n'ai pas vraiment commencé- tandis que je sors une cigarette de mon paquet, et lorsque je veux l'allumer à table, ma mère m'attrape le briquet pour éviter que je fume dans la salle à manger. « Va fumer dehors s'il te plaît, chérie, je ne supporte plus l'odeur de la cigarette. » Je ne saurais dire ce qu'il y a de plus ironique et hypocrite dans sa phrase : sa façon de m'appeler chérie comme si nous étions proches alors que je ne l'ai pas enlacé et embrassé depuis des années, ou bien ce refus que je fume ici alors que mon père fumait constamment. Peut-être que ça lui rappelle inexorablement la présence de mon père, et que cela fait réapparaître sa culpabilité de l'avoir dénoncé : égoïstement, je l'espère. Qu'elle regrette et que ça la ronge. « Tu me feras toujours rire Adriana, par tes contradictions. Tu dis vouloir me voir plus souvent, mais dès que tu en as l'occasion, tu préfères que je sois loin de toi. Ton vœu est exaucé, très chère. » me mets-je à grommeler, tout en tirant bruyamment ma chaise afin de me relever et quitter cette pièce qui empeste les faux semblants et l'hypocrisie. J'arrache le briquet des mains de ma mère et flanque la porte pour rejoindre le jardin : première inspiration, et sensation de liberté immédiate lorsque je ne suis plus en face de celle que je déteste. Il m'arrive parfois de me dire que je vais trop loin avec elle, que je pourrais tenter de la pardonner après toutes ces années, puis soudain, telle une piqûre de rappel, je me souviens alors que c'est elle qui m'a enlevé mon papa. Moi, on m'a jamais enseigné le pardon, je connais que la rancune et tout ça me convient très bien. Je revois le visage de ma mère s'assombrir en entendant que je ne l'appelle pas Maman, mais bien par son prénom, et je me concentre alors sur la fumée de ma cigarette s'envolant dans les airs pour oublier sa peine évidente. Je ne prétends pas être l'enfant idéal, je ne prétends pas être celle qui a raison, mais entre elle et moi, il s'est crée ce gouffre bien trop important et grand pour espérer ne serait-ce qu'un jour que je pourrais lui sourire à nouveau.

Cleo me rejoint dehors, et à sa mine, je sais déjà qu'elle va me sermonner, me faire la morale et m'énumérer tout ce que notre mère a fait pour nous : c'est ça, connaître sa sœur par cœur, c'est pouvoir interpréter toutes ces expressions, savoir ce qu'elle va vous dire, et par conséquent, éviter avant qu'elle les prononce ces paroles qu'on ne veut pas entendre. La vérité, ce n'est jamais agréable à entendre, alors je me contente de dire à Iris « Tu sais quoi ? Notre petit marché ne marche plus. Tu ne veux pas voir Papa, je ne veux pas voir Maman, et puis c'est comme ça. J'me casse d'ici, je suis pas à ma place. » et je quitte le jardin, regagnant la rue principale en espérant quitter ce putain de quartier résidentiel qui me rappelle trop de mauvais souvenirs. A dire vrai, je ne prends même pas la peine de récupérer mon manteau à l'entrée, ni dire au revoir à ma mère : je m'en fous, ça me dépasse, moi je veux m'en aller, c'est tout. Et puis je sais que mon manteau en cuir fétiche me sera rapportée par Cleo, alors qu'importe.

Il me semble que des frissons parcourent mes bras nues, mais je m'en moque, je me contente de marcher jusqu'à rejoindre mon appartement, marcher encore et encore en espérant oublier ce repas désastreux. Il m'arrive parfois de me dire que je devrais cesser de la détester, parce qu'après tout, c'est fatiguant de devoir toujours grogner en sa présence, mais c'est un fait indéniable : mon corps est constamment envahie de colère et d'impulsivité, et je ne peux rien faire contre ce besoin constant de détester les autres. Et puis merde, je les emmerde. Arrivée dans le centre-ville, près du marché, je me fige, en reconnaissant la personne au milieu de celle-ci : non pas que je la connaisse depuis des années, non pas que je connaisse son physique par cœur, mais je ne peux nier que dès les premiers instants, sa façon désinvolte de se tenir m'a fascinée. Léon, compagnon de cellule du padre. Je souris, je parviens pas trop à comprendre pourquoi, mais à présent tous ces mauvais sentiments pour la mère Gilliam s'envole. D'un pas doux pour ne pas me faire repérer, je me dirige derrière Léon, en espérant ne pas éveiller des soupçons. Arrivée derrière lui, je me hisse sur la pointe de mes chaussures pour atteindre ses oreilles, imite à l'aide de mes doigts un pistolet que je pointe dans son dos puis lui murmure « Police, je sais que vous vous êtes évadé de prison, jeune délinquant. »
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Léon Jarmush

Léon Jarmush


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MessageSujet: Re: hit the road jack. (LEON)   hit the road jack. (LEON) EmptyLun 25 Juin - 15:00

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THIS IS HARDCORE

Assis dos à son vieux canapé, George le Chien au côté et la télévision éteinte en face, il faut bien que Léon admette l'évidence: il vient de sortir de prison, tout est chouette et beau, mais de un: il faut qu'il fasse le ménage dans cette piaule, et de deux: il faut qu'il remplisse son frigo qui tient encore par miracle alors qu'il date sans doute de l'âge de pierre. La première obligation semble encore lointaine dans la mesure où le jeune homme possède tout de même une maison de deux étages qui serait fastidieuse à nettoyer dans tous les recoins. La seconde en revanche, s'il aimerait bien l'oublier, lui est rappelée à intervalles réguliers par la capacité effrayante de son estomac à chanter des airs d'opéra contemporain. Très bien, très bien, il ira. Mais encore cinq minutes à faire la loque, s’il vous plait.
Et pour faire la loque, il fait la loque !
A dire vrai, il y aurait beaucoup plus de choses à faire pour revenir à la vie civile. Remeubler la maison, puisqu’à la mort de George l’Humain il a, sur un coup de tête, viré presque toutes ses affaires de la maison. Il habite un endroit à moitié meublé, aussi personnalisé qu’un hall de gare. Tout ça n’a rien de bien accueillant – à bien y réfléchir il n’y a pas grand chose de bien accueillant pour lui à Tulsa. Peut être serait-il temps d'y remédier. Rien de poétique, rien de beau dans une vie que la prison a mise entre parenthèse. S'il s'agit d'abandonner le vol, il s'agit également d'abandonner toute une phrase de son existence. Mettre un point douloureux, entamer un autre mouvement. Conscient de ne pas avoir la force de le faire, Léon n'est pas assez idiot pour dénier le fait que véritablement, il n'a pas le choix. Lace tes chaussures et prend ton courage à deux mains, mon cousin! Apprend la vie normale et légale. Cesse de boire des bières à tout bout de champ, ou fais-le accompagné de quelqu'un d'autre que George le Canidé. N'insulte pas constamment les gens. Evite le sarcasme perpétuel. Autant de règles idiotes de la vie en société que Jarmush devrait adopter avec effort. Aussi rabat joie que les dix commandements. "Tu ne commettra pas l'adultère" et "Tu ne déroberas point"? Sérieusement? Je fais quoi de mes dix doigts, alors?

Ses dix doigts, Léon les pose finalement sur le sol pour se lever. Les corvées ménagères chez lui relèvent de la même impulsion que pour le saut à l'élastique: on ose pas, on refuse, on décide de rester sur le pont, et tout d'un coup on cesse de réfléchir et on saute. Et je vous assure que les enjeux sont plus dangereux dans les courses qu'avec le saut à l'élastique, pour le jeune homme. Il attrape son porte monnaie, la laisse de George, et sort. Autrefois (il y a deux ans), il possédait une moto à la classe non négligeable, qui avait été malheureusement subtilisée durant son absence par d'anciens collègues. N'ayant pas tellement le choix, il avait sorti de sa cave vermoulue un vieux vélo de George l'Humain et se déplaçait avec l'allure du "bobo" parfait (ce qui avait quelque chose d'ironique pour un type qui n'avait pas d'argent ni de famille bourgeoise). Nul besoin d'attacher le chien au véhicule, ce dernier le suivant comme son ombre depuis qu'il l'avait retrouvé.
Il arriva étrangement vite dans la vieille ville, et descendit de son vélo pour se diriger vers le Downtown Market, histoire d'éviter d'assassiner les piétons en leur roulant dessus (1: Tu ne tueras point: CHECK). Il enfila son collier et sa laisse à George en ignorant ses yeux de bisounours qui réclamaient liberté totale pour les canidés, possibilité d'aller courir la gueuse et de renifler tous les poteaux. Une fois arrivé sur la grande place, sa détermination fut mise à rude épreuve. Si Tulsa avait la capacité de l'emmerder profondément, elle avait aussi le mérite d'être absolument pittoresque quand on s'en déshabituait. Son côté désuet pouvait très vite donner envie de mettre à fond un petit Elvis dans sa décapotable, et de rajuster sa banane à coup de gomina. Léon n'ayant jamais été un grand passionné de sa chevelure courte qui allait et venait comme bon lui semblait, le seul vrai risque de le détourner de son but premier était le magasin de vinyles et le tabac.

Trente secondes plus tard, il sort du tabac paquet de Lucky Strike mou en main, et déjà petit tube cancérigène vissé aux lèvres; tout cela pour constater que George, qu'il avait attaché à un lampadaire, s'est fait la malle et gambadille dans tous les sens, s'orientant de plus en plus vers la sortie de Tulsa. Léon sifflote du mieux qu'il peut étant donné qu'il ne sort pas la clope d'entre ses lèvres. Le chien ne réagit pas: il a trouvé une bande de gosses par lesquels se faire flatter le pelage. Le jeune homme hausse les épaules, s'appuie au lampadaire qui a failli à la mission de gardiennage de chien et allume, enfin, sa cigarette.
Connaissez vous cette sensation détestable que l'on ressent quand, alors qu'on s'étire avec délice, quelqu'un s'amuse à venir vous chatouiller d'un seul coup? C'est à peu près ce que ressent Léon quand il sent les doigts de Joan, qu'il associe immédiatement au canon d'un flingue à cause de la phrase qui les accompagne. Quelques secondes plus tard il comprendra ce qu'il se passe, mais c'est l'instinct de voleur, puis de taulard qui répond à l'appel en premier. Son dos se cambre, tout son corps se crispe, ses mains se lèvent et la clope en tombe de manière assez misérable. Son coeur s'emballe, ses pupilles se dilatent. Et puis il réalise deux choses à la fois: d'abord, il a payé sa dette à la société, et ensuite, cette voix est un petit peu trop sensuelle pour être celle d'un policier normal. Il se retourne assez vivement pour choper le poignet qui s'est attardé dans son dos. La vision de la benjamine Gilliam lui provoque un frisson le long de la colonne qu'il préfère dissimuler. Il ne lâche pas son poignet, prend un temps pour se remettre de l'effet de surprise. De dieu, qu'elle est belle, cette fille. Peut être que, sans la connaître, il ne se serait pas retournée sur elle dans la rue. Mais il la connaissait, il avait été obligé de la cotoyer quand son padre n'avait pas eu le temps ou la santé morale de la voir, à l'époque de la prison. Il avait eu le temps de détailler son petit visage de chieuse. Elle était magnifique.

Qu'est-ce que tu fous, Gilliam, putain? grogne-t-il entre ses dents. Certes, maintenant qu'il y repensait, la manière qu'elle avait eu de l'aborder était assez séduisante. Mais voilà pour une raison ou pour une autre à chaque fois qu'il la voyait il se sentait obligé de l'agresser. A sa décharge, ce n'est pas lui qui avait lancé l'manège. Maintenant qu'il y pensait, c'était la première fois qu'il la voyait en dehors de la prison. Première fois qu'il lui parlait en étant vêtu de ses propres vêtements, et en se sentant véritablement libre de ses mouvements. Il se rendit compte par ailleurs qu'il ne l'avait jamais touchée auparavant, à cause des règlements à la con de la prison. Pour une raison qui lui échappe, se rendre compte de ça lui fait lâcher le poignet de la jeune femme aussi sec. Il soupire, se penche pour ramasser sa cigarette qu'il rallume après l'avoir désablée. Oh allez, Jarmush, cesse de faire ton gros relou. Tout ça, ce n'est que de la fierté parce que tu refuse d'admettre que tu t'es ridiculisé y'a trente secondes, et qu'en plus cette fille te plaît. Ravale un peu ta fierté. Un peu. Et surtout qu'est-ce que tu fous là? Ce n'est plus un grognement. Sa voix grave a repris ses intonations chaudes habituelles, et son ton s'est fait charmeur, joueur. Ils ont beau s'engueuler H24 sous forme de jeu à chaque fois qu'ils se croisent, il a bien conscience que l'attirance mutuelle qui imprègne l'air à chaque fois qu'ils sont à proximité est tellement épaisse qu'on pourrait la couper au fil à beurre. Et il compte bien en profiter en amenant le processus à une finalisation.
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